Pour rejoindre le quartier d’Arashiyama depuis le quartier nord, nous avons emprunté un tramway, guidés par une grand-mère qui, nous voyant perdus, a pris le temps de nous aider. Arrivés à destination, il a fallu marcher un peu depuis le sommet de la station avant de rejoindre le cœur du quartier ouest. Ce lieu regorge de visites emblématiques, comme le parc aux singes ou encore le célèbre temple Tenryu-ji, des visites très touristiques et néanmoins incontournables de cette partie de la ville.

Emprunter le Pont Togetsukyo
Pour rejoindre le parc aux singes d’Arashiyama, il est nécessaire de passer par le Pont Togetsukyo, ou “pont qui traverse la lune” en français, qui enjambe la rivière Katsura et Hozu. Ce nom poétique, attribué par l’empereur Kameyama (1249-1305) devenu moine bouddhiste, viendrait d’une légende selon laquelle il aurait observé la lune semblant traverser le pont alors qu’elle se reflétait sur la rivière Katsura.
Plus qu’une simple pont, cette structure est une véritable icône d’Arashiyama, figurant dans de nombreux films historiques japonais et définissant le paysage depuis plus d’un millénaire. En effet, ses origines remonteraient bien au delà, en 836 lorsque le moine Dosho (629 – 700), de retour de Chine et disciple de Kobo Daishi, s’est mis à conduire des travaux d’aménagement le long de la rivière Oi. D’abord construit entièrement en bois, il a été renforcé dans sa version actuelle par du béton armé au début du 20e siècle.
Son cadre mérite bien sa réputation : il offre une vue panoramique sur les montagnes boisées. Je n’imagine même pas ce que ce doit être au printemps, avec les cerisiers en fleurs ou leur couleur rouge en automne. Pour mieux l’apprécier, plusieurs options sont possibles comme :
– Une promenade : traverser le pont à pied offre des panoramas sur la rivière Katsura, les collines environnantes, et une immersion dans une ambiance paisible. Personnellement on s’est promenés le long des quais et même si la visite était de courte durée, la détente était à son maximum.
– Une excursion en barque : en contrebas, il est possible de louer une petite embarcation.
– Une ballade en pousse-pousse : de nombreux pousse-pousse sont présents dans les alentours pour vous proposer un tour

Le Mont Iwata et le parc aux singes
Si j’évite généralement de visiter des zoos que ce soit en Europe ou ailleurs, cette fois, j’ai fait une petite exception pour rendre visite aux singes d’Arashiyama. Ils vivent en liberté sur les hauteurs de la montagne d’Iwatayama. Pour les rejoindre, il faut toutefois fournir un peu d’effort ; une vingtaine de minutes pour la gravir grâce à un sentier bien dessiné. Rien de bien difficile, et je vous assure que cet effort est largement récompensé : en haut, vous serez également gratifiés d’une vue incroyable sur l’ancienne capitale impériale.
Si j’ai fait une exception pour cette fois, c’est bien parce que ces dizaines de singes peuvent-être observés dans leur environnement naturel. Plus on approche du sommet, moins les singes sont farouches et plus ils sont visibles. En arrivant sur la plate-forme, un large espace leur est entièrement réservé, où ils jouent, grimpent, ou tout simplement se prélassent. C’est réellement passionnant de les regarder vivre dans leur habitat naturel. On pourrait rester des heures à les observer sauter d’une structure à l’autre, faire les beaux, se nourrir et bien-sûr, se retirer les poux.
Attention toutefois, il est interdit de gêner les animaux et les nombreux panneaux déconseillent même souvent de les regarder dans les yeux, pour des questions de provocation ! Vous pouvez quand même vous en approcher de très près, et ce, même accompagné d’enfants. Un petite cabane est installée. En y entrant, il est possible d’acheter un sachet de cacahuètes, ou de pommes en quartiers (100¥) pour les nourrir.
Mais attention : ici, les règles de respect des animaux sont strictes. Il est interdit de les gêner, et de nombreux panneaux mettent en garde contre l’idée de croiser leur regard – un signe perçu comme une provocation. Cela dit, il est tout à fait possible de s’en approcher, même avec des enfants.




Adresse : Kyoto Gyoen, Kamigyo-ku, Kyoto, Japon
Horaires :
– 9h-17h, les horaires peuvent varier en fonction des saisons
Accès :
– En train :
Depuis Kyoto Station, prenez un train de la ligne JR Sagano (ligne San-In) en direction de Saga-Arashiyama Station. Depuis la station, il vous faudra marcher 10-15 minutes jusqu’au pont Togetsukyo.
– En tramway :
Prendre le tramway de Keifuku Arashiyama Line (Randen) en direction d’Arashiyama Station.
Prix en 2024 :
– Adulte : 550 yen
– Enfants : 250 yen
Le Temple Tenryu-ji au dragon céleste
Nous n’avons vu que la façade du Tenryu-ji, le temple étant fermé à notre arrivée. Pourtant, il s’agit d’un lieu incontournable d’Arashiyama, reconnu comme l’un des temples les plus importants de la région et inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Il est surtout réputé pour son jardin, considéré comme l’un des plus beaux du Japon, avec son grand étang bordé de pins et ses paysages reflétant l’esthétique zen dans toute sa simplicité.
Fondé en 1339 par Ashikaga Takauji, le premier shogun de l’époque Muromachi, ce temple fut érigé à la mémoire de l’empereur Go-Daigo. Selon la légende, son nom, Tenryu-ji, signifiant “Temple du dragon céleste“, aurait été inspiré par un moine qui aurait rêvé d’un dragon surgissant de la rivière Oi toute proche. Ce dragon est d’ailleurs immortalisé sur une spectaculaire peinture dans le hall Dharma (Hatto), visible uniquement les jours non travaillés.
Bien que détruit à plusieurs reprises par des incendies au fil des siècles, le Tenryu-ji a toujours été reconstruit à l’identique, témoignant de l’importance qu’il revêt pour la culture et le patrimoine japonais.




Adresse : 68 Saga Tenryu-ji Susukinobaba-cho, Ukyo-ku, Kyoto, 616-8385, Japon
Horaires :
– Lundi au dimanche : 8h30 à 17h
Prix :
– Entrée au jardin : 500 yens
– Entrée au temple : supplément de 300 yens
Accès :
– Depuis la gare Saga-Arashiyama
Flâner dans la rue Tsukurimichicho et la Kimono Forest
La rue Tsukurimichicho est une artère commerçante animée reliant le pont Togetsukyo au temple Seiryoji. En s’y promenant, on découvre une multitude de boutiques traditionnelles, des restaurants et des maisons de thé qui offrent une immersion authentique dans la culture japonaise. C’est d’ailleurs dans l’une des charmantes boutiques de cette rue que j’ai déniché mon magnifique pic à chignon.
Faute de temps, nous n’avons pas pu explorer tous ses trésors, comme le Arashiyama Chirimen Craft Museum, dédié à l’artisanat local. Néanmoins, ce qui m’a particulièrement marquée, c’est l’installation artistique Kimono Forest, sous-cotée selon moi. Ces colonnes illuminées, ornées de somptueux motifs de kimonos, créent une ambiance féerique, surtout lorsque la nuit tombe.




Le temple bouddhiste Daikaku-ji
Le temple Daikaku-ji, ancien palais impérial, a vu le jour au 19e siècle comme résidence de l’empereur Saga. Ce n’est qu’après sa mort qu’il a été transformé en temple bouddhiste affilié à l’école Shingon. Plus paisible et moins fréquenté que d’autres temples majeurs de Kyoto, il n’en reste pas moins un lieu d’importance pour la ville.
Son étang artificiel, Osawa, figure parmi les plus anciens du Japon. Inspiré des jardins chinois et conçu pour la contemplation, il prend toute sa splendeur durant la floraison des cerisiers au printemps ou en automne aux couleurs chaudes des érables.
Adresse : Saga-osawa-cho, Ukyō-ku, Kyoto
Horaires :
– Lundi au dimanche : 9h à 16h30
Prix :
– 500 yens
Accès :
– Depuis la gare JR Saga-Arashiyama, comptez 20 minutes de marche
Le temple magique d’Adashino Nenbutsu-ji
Le temple Adashino Nenbutsu-ji, fondé au IXe siècle par le moine Kukai (également connu sous le nom de Kobo Daishi, fondateur de l’école bouddhiste Shingon), abrite un cimetière bouddhiste unique. Des milliers de petites statues de pierre, appelées Nenbutsu, y symbolisent les âmes des défunts oubliés. Ces figures, représentant des bouddhas en prière, témoignent d’une volonté de commémorer ceux qui n’avaient ni famille ni sépulture. On compterait environ 8 000 statues de différentes époques, conférant au site une atmosphère empreinte particulière et spirituelle.
Chaque année, en août, le temple s’illumine d’ailleurs avec le festival des lanternes (Sento Kuyo). Des bougies allumées entre les statues créent une scène fascinante empreinte de sérénité.
Encore une fois, nous n’avons pas eu l’occasion de visiter ce lieu fascinant, mais il ne fait aucun doute que si nos pas nous ramènent un jour dans cette région de Kyoto, ce temple sera sur ma liste des incontournables.
Adresse : 17 Sagatoriimoto Fukatanicho, Ukyo Ward, Kyoto, Japon
Horaires :
– De mars à novembre : 9h00 – 16h30
– De décembre à février : 9h00 – 16h00.
Prix : Environ 500 yens
Accès :
– En train : Depuis la gare de Saga-Arashiyama, comptez 20 minutes de marche
– En bus : Depuis Kyoto Station, prenez le bus Kyoto City Bus ligne 28 ou 91, puis marchez 15 minutes
– À pied : Depuis la bambouseraie d’Arashiyama, le temple se trouve à environ 20-30 minutes de marche
S’enfoncer dans la Bambouseraie d’Arashiyama, vraiment ?
Elle n’est plus à décrire. Elle est devenue une image incontournable de Kyoto et figure parmi les lieux les plus photographiés du Japon : la célèbre bambouseraie d’Arashiyama, également appelée Bamboo Grove, attire toujours une foule de touristes. Pour ceux qui en ignoreraient l’existence, il s’agit d’une allée bordée de gigantesques tiges de bambou. On dit même que lorsque le vent s’y engouffre, il produit une mélodie envoûtante et unique.
Le chemin principal, long de quelques centaines de mètres, est particulièrement prisé à l’aube ou en fin d’après-midi, lorsque les rayons du soleil jouent avec les ombres des bambous et créent une atmosphère magique. Autant dire, que vous ne pourrez pas faire croire que vous étiez seul dans cette forêt sur vos photographies instagram, c’est presque mission impossible.
Pour cette visite, nous avons volontairement choisi de passer notre tour et de privilégier d’autres forêts de bambous au Japon, moins fréquentées, offrant davantage de liberté et d’intimité. Il faut dire que cette bambouseraie, bien que célèbre, est plutôt petite, ce qui surprend souvent face à tant d’engouement… Mais rassurez-vous, des forêts de bambous, il y en a de nombreuses au Japon pour combler ce manque, même si, pour notre part, cela aura été un regret de ne pas avoir eu le temps de profiter de l’une d’elles.
Ce tourisme de masse soulève d’ailleurs de nombreuses questions quant à la préservation du site, car l’afflux constant de visiteurs ne reste pas sans impact sur l’équilibre fragile de cette forêt. Des mesures ont été instaurées, comme la restriction des zones accessibles et des campagnes de sensibilisation encourageant les visiteurs à respecter les chemins balisés. Il reste néanmoins un véritable défi à relever : trouver le juste équilibre entre l’accueil des voyageurs et la sauvegarde de ce précieux patrimoine naturel.
Adresse : Sagaogurayama Tabuchiyamacho, Ukyo Ward, Kyoto, 616-8394, Japon
Horaires :
La bambouseraie n’est pas fermée par des barrières, vous pouvez y accéder quand vous le souhaitez
Prix : Gratuit
Où manger dans le quartier ouest de Kyoto ?
Le Chavaty Tea d’Arashiyama
Après avoir exploré le Mont Iwata et son parc aux singes, si vous cherchez une pause bien méritée à proximité, je ne peux que vous conseiller le salon de thé Chavaty Tea d’Arashiyama. Ce petit havre de paix offre une vue superbe sur le pont Togetsukyo et la rivière Katsura, parfait pour recharger les batteries tout en profitant du cadre enchanteur.
Spécialisé dans les thés lattes authentiques, Chavaty met un point d’honneur à travailler avec des ingrédients de qualité. À côté de ces boissons délicates, ils proposent également de succulentes glaces au thé, comme celles à l’Uva, au matcha ou au hojicha, idéales pour une petite gourmandise à emporter.
Pour notre part, nous avons opté pour une boisson rafraîchissante accompagnée d’une part de tarte matcha-yuzu, un délice que, je l’avoue, j’aurais volontiers savouré sans partager !




Adresse : Saga Nakanoshimacho, Ukyo-ku Kanyuchi Asanoya, Kyoto 616-8383 Préfecture de Kyoto
Horaires :
– Lundi au dimanche : 10h-18h
Attention les horaires peuvent varier.