Je vous parle ici de l’incontournable, la traditionnelle et l’une des plus anciennes pâtisserie-chocolaterie en activité du monde. Ses gaufres à la vanille de Madagascar, n’ont plus rien à prouver, une file d’attente à n’en plus finir, des réservations difficile. Vous l’aurez deviné et lu dans le titre (of course), je parle bien de la maison Meert !
Meert, ou les détails architecturaux
Chez Meert, il y en a des choses à dire. Que ce soit sur le plan architectural ou la création de leur pâtisserie iconique, Meert possède une longue histoire.
Tout commence au niveau de la structure de la boutique au 27 rue Esquermoise. On la doit à l’architecte César Benvignat (qui restaura la Vieille Bourse), secondé par le peintre Stalars, et le sculpteur Yves Huidiez, qui en 1839 sous la demande de M. Rollez (propriétaire de la maison), entreprend des travaux et donne à la boutique cette atmosphère luxueuse. Aujourd’hui, grâce à son décor, le magasin et sa devanture, sont classés Monuments Historiques depuis août 1980.
La construction de cette maison se situerait dans la première moitié du 18ème siècle. Le rez Il n’y a que le rez-de-chausée qui a été modifié au 19ème siècle, laissant aux deux étages, leur sobriété et les caractéristiques du début du siècle.
La boutique est pleine de surprise en ce qui concerne son design, prenez-donc le temps de bien regarder pour trouver les petits détails. L’une des caractéristique de la boutique est son pilastre (une colonne incrustée dans le mur) qui divise la maison en trois parties.
Le Rez-de-chaussée
Le rez-de-chaussée, comme la décoration intérieure de la boutique sont le fruit du travail de l’architecte Benvignat et du sculpteur Huidiez, en 1839, et il ne s’en sont pas cachés ! Vous pouvez lire leurs noms sur le portail, travaillé, tout comme le balcon avec des formes décoratives appartenant au mouvement maniériste : Sirènes, masques, guirlandes, médaillons et arabesques.
Petite anecdote : vous pouvez apercevoir sur le balcon en fer forgé des médaillons où peuvent se lire des R, pour Rollez.
Mais qu’est-ce qui rend la façade si célèbre ? C’est certainement, ses larges vitrines symétrique, encadrées de marbre noir veiné de blanc qui laissent apparaitre la richesse de l’intérieur. Toute la partie supérieure est ornée de moulures en cuivre ménageant des médaillons.
La décoration intérieure
L’intérieur est composé d’étagères en alcôves et des plafonds peints dans un style orientaliste et composé de compartiments en bois sculpté et doré. qui viennent appuyer le côté luxurieux de la boutique. On retrouve sur les comptoirs originaux, classés aux monuments historiques, le «R » de Rollez, propriétaire de l’établissement de 1773 à 1849.
C’est en 1909, sous la famille Cardon, nouveaux propriétaires que la maison se dote d’un salon de thé appelé Family Tea. Toute la bourgeoisie lilloise de l’époque s’y retrouve pour déguster les classiques Meert.
Les classiques Meert, et plus encore.
Quand on vous dit Meert, vous pensez tout de suite à leur gaufre à 3 euros, et c’est bien normal ! Mais qu’est-ce que pourrait justifier le prix s’il on met de côté sa notoriété ? Pourquoi cette gaufre est-elle si prisée ?
Tout vient de la perpétuation des traditions artisanales qui ont fait la réputation de la maison.
La recette de la gaufre et son processus n’ont en effet pas changé depuis sa création. Cette pâtisserie iconique de la Maison depuis 1849 est cuite à la main dans les fers. Son process : elle est d’abord cuite et coupée dans le sens de l’épaisseur puis fourrée d’un mélange de vanille de Madagascar et de sucre.
Une grande partie d’autres de leurs produits tels que les chocolats, les confiseries, les pâtisseries et les glaces, sont toujours élaborés dans des moules anciens en bois et métal argenté.
Mais il ne faut pas penser que Meert ne produit que des gaufres et des pâtisseries, bien au contraire. C’est aussi un salon de thé et un restaurant. Vous pouvez donc vous y poser le temps d’un thé comme les anciens bourgeois avant d’aller acheter vos gaufres à la boutique. Bien sûr, vous payez le cadres.
La toute première fois, j’ai été placée dans le fond au rez-de-chaussée, dans un salon à part. Pour cela, nous devons passer devant la petite cour qui, en été, donne bien envie. Une fois rentrés dans le salon, c’est un plongeon dans le 19e siècle. On se prendrait presque pour l’ancienne bourgeoisie.
C’est la première fois que nous goutions la spécialité vanillée de chez Meert. Nous avions déjà eu l’occasion de goûter à leurs glaces et sorbets à emporter (un petit stand en propose l’été au devant de la boutique), mais nous n’étions encore jamais réellement entré dans le magasin ou le salon de thé. J’y avais goûté le thé des explorateurs, un thé vert Sencha parfumé à l’huile essentielle d’orange sanguine et enrichi d’écorces d’orange, que je recommande. Le second thé était plus classique puisqu’à la menthe poivrée : le thé du Pacha. Quitte à payer pour le cadre (et la pâtisserie), j’ai opté pour l’impérial individuel. C’est un gâteau croustillant de crumble aux noisettes caramélisées à la fleur de sel, une dacquoise noisette et crémeux gianduja lacté, recouvert de chantilly lactée Bahibé au cacao. En soit c’était très bon mais un peu trop sucré et écoeurant pour moi.
La deuxième fois que j’y ai emmenée une amie de l’Oise pour lui faire découvrir l’enseigne. Nous étions placés cette fois-ci à l’étage, qui nous donne vu au travers des statues sur la boutique du rez-de-chaussée-de-chaussée. Rien à voir avec le rez-de-chaussée en effet. Ici, vous retrouvez de grands miroirs, quelques bustes romains et des portraits. La salle est sobre, blanche, classique mais chique.
À trois, nous nous en sommes sortis pour 15 euros environ. Un beau petit budget donc. Il faut savoir que les pâtisseries valent en moyenne 6 euros et les thés doivent être au même prix environ.
Comme je voulais absolument que mes amis goûtent la gaufre, je leur ai fortement recommandé. Étant une fana absolue des éclairs au café et au chocolat, je ne pouvais pas ne pas goûter celui de chez Meert et c’était…. L’un des meilleurs que j’ai pu goûter dans la vie. Pour leur crème pâtissière, il choisissent un chocolat Guanaja à 70%. Une tuerie et pour le coup, absolument pas écoeurant ! Ce jour là j’ai goûté un nouveau thé, qui correspond généralement à l’un de mes parfums préférés : le thé soleil de Pâques : un thé cerisier de Chine (thé vert Sencha de Chine parfumé à l’arôme de cerise et enrichi de pétales de rose rouge).
Un petit conseil, il y a souvent la queue et la réservation de table n’est pas possible : arrivez tôt, vous pourrez avoir des places sous réservation en faisant la queue, même si vous avez appelé au préalable et qu’il n’y avait plus de place. Ils gardent toujours quelques créneaux pour les plus téméraires. Bref, j’espère un jour pouvoir tester la terrasse.
Adresse : 25-27 Rue Esquermoise, 59000 Lille
Horaires pour le salon de thé :
– Mardi au vendredi : 12h-19h
– Samedi : 10h-19h.
– Dimanche : 11h-19h.