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EP. 6_Une semaine bohème

MISE EN AVANT_KINGSEAT

Les premiers pas : faire connaissance

C’est en fin de journée, un samedi, que nous sommes arrivés chez Eva et Alex. Nous avons tout d’abord croisé Eva qui taillait l’herbe de l’allée et qui nous disait d’avancer avec le van. Pour accéder à leur domicile, il nous a fallut nous enfoncer dans cette allée, qui nous laissait entrevoir l’étendue de leur propriété. C’est Alex qui est venu à notre rencontre en premier et après quelques présentations rapides, ils nous ont laissé le temps de poser nos affaires et de nous mettre à l’aise.

Leur maison était plutôt charmante. On pouvait sentir dans leur décoration que l’un d’eux était designer. Disposée sur un étage, elle donnait vue sur Auckland qui s’illuminait au loin la nuit et une petite rivière en contrebas qui se remplissait deux fois par jour. C’est autour d’une bière, sur le perron, que nous avons appris à faire connaissance, parlé de nos voyages respectifs, de nos vies. Nous avons bien eu la confirmation qu’Alex avait été designer mais avait tout arrêté car ce travail lui en demandait trop, pour se consacrer davantage à un retour à la nature. Il enchaîne les boulots et en plus de s’occuper de son propre jardin une fois rentré chez lui, il devait d’occuper de celui des autres. Eva elle, travaille dans le social. De ce que j’avais compris, elle vient en aide aux personnes sans domiciles, ce qui est plutôt altruiste. Avant de se lancer en woofing, elle nous avait confié qu’elle aussi en avait fait pendant un an, voyageant en van lors du confinement pour en apprendre un peu plus des autres (un peu comme nous au final). Nous avons aussi discuté d’une des passions d’Alex : la chasse. Une belle introduction pour dire que notre première soirée y fut dédiée.

Les premiers pas : faire connaissance

Mais avons tout ça, nous avons débuté par un “petit tour” de propriété et présentation des animaux. Il faut savoir que cette maison appartient normalement aux parents d’Eva, mais le couple peut aménager le terrain à leur guise (ou presque). Il y a tout d’abord toute une partie de permaculture à l’entrée de leur maison. Ici, ils y font pousser des légumes, des fruits mais aussi des arbres fruitiers et des fleurs comestibles. Nous avons eu la chance de pouvoir grignoter tout au long de la découverte du jardin : noix de macadamia (dont on est devenus de grands fans), oranges (que nous aurons dévorées tout au long de la semaine), fruits de la passions, capucines, fraises etc. Et nous étions impressionnés par toutes les plantes qu’ils faisaient pousser : poirier du Japon, bananiers, plantes dédiées au thé et j’en passe.

D’autres terrains servent à garder les vaches tandis que celui du haut regroupait tous les noyers de macadamia, avec un tout petit terrain à désherber qui permettrait d’y faire pousser d’autres légumes à côté d’une ruche d’abeilles.

Ce petit tour nous a permis de faire la rencontre de leurs animaux : les poules et deux vaches dont une femelle et un mâle qui finira certainement abattu pour en faire de la viande après avoir fécondé la femelle pour le lait et une prochaine génération. Tous les soirs, nous avions également la visite des canards normalement sauvages qui réclamaient à manger.

Les premiers pas : faire connaissance

Arrivée en lieu de communauté

Nous avons doucement continué à faire leur connaissance. Nous les avons trouvés plutôt sympas et nous avons appris qu’Alex était en effet ancien graphic designer, bon chasseur et qu’Eva travaillait pour venir en aide aux personnes sans domicile fixe. Plutôt altruistes, donc. En plus c’était une rainbow place, donc de quoi se sentir acceptés facilement. À côté de ça, ils aiment aller régulièrement dans leur jardin et le faire avancer quotidiennement. Avant de devenir hosts, Eva avait également fait du woofing en Nouvelle-Zélande et pu apprendre de ces anciens hosts, un peu comme nous finalement.

Arrivée en lieu de communauté

Entre communauté et respect de l’autre

Entre communauté et respect de l'autre

Il est arrivé une fois dans la semaine qu’ils nous laissent cuisiner une spécialité de chez nous. Nous sommes repartis sur des ficelles picardes mercredi et il faut dire qu’ils ont bien aimé. Tout a été mangé avec second service. Nous avons terminé par une orgie de crêpes sucrées entre chocolat et fruits rouges, sucre et jus d’orange de leur jardin. Le best !

Entre communauté et respect de l'autre 4
Entre communauté et respect de l'autre 3

Les tâches du quotidien

Il faut savoir que si j’étais un peu ébranlée dans ce que je pouvais connaître de la vie en communauté (c’est à dire rien). Là bas, c’était différent d’une colocation ou d’une invitation chez des personnes. Qui dit vie en communauté dit auto-responsabilité et respect de l’espace de chacun. C’est en faisant doucement leur connaissance que nous avons commencé à nous adapter. Rien n’a réellement été fixé. Nous travaillions en moyenne 3h30 à 4h pour compenser l’hébergement et la nourriture. À savoir aussi, que contrairement à d’autres woofing, il n’y avait pas réellement de week-end. J’imagine qu’en mangeant ce qu’ils produisent, en y allant quotidiennement, cela implique de travailler un peu tous les jours, comme eux, donc c’est aussi partager une partie du week-end à travailler dans les jardins, avec eux.

Alex nous avait indiqué tout ce qu’il y avait à faire en faisant un tour de la propriété, à partir de là, nous étions plus ou moins libre de travailler ce que nous voulions. De toute façon, il y avait toujours de quoi s’occuper. Nous travaillions dans le jardin avec un accès libre à ce qu’il y était produit, et ça c’est cool !

Les tâches du quotidien

Apprendre la permaculture

Nous avons commencé à travailler dimanche matin en leur compagnie, dès le lendemain de notre arrivée. Bon, au début, nous pensions qu’ils souhaitaient juste nous montrer tout ce qu’il y avait à a faire pour la semaine. Mais non ! C’est là que nous avons compris que ce serait un peu différent des autres woofings. Ce n’était qu’une question d’adaptation.

Dans une ferme permaculture, il faut savoir s’adapter à la nature pour développer ses fruits et légumes. Tout est basé sur la diversité des cultures, leur résilience et leur productivité naturelle. L’objectif étant de produire un environnement harmonieux, résilient, productif et durable. Globalement, nos tâches étaient de désherber les pieds de plants et d’arbres, d’y déposer du composte maison, des bouts de bois pour garder à l’humidité et aider à la décomposition, planter des pieds de fruit ou de légumes, tailler des pieds de fleurs pour nourrir le sol.

Apprendre la permaculture 1

Une confiance intégrale en leurs woofeurs

Vu qu’Eva et Alex travaillent dans des entreprises, il ne pouvaient pas toujours être présents chez eux. Alex nous avait indiqué tout ce qu’il y avait à faire et à partir de là, nous étions plus ou moins libre de travailler ce que nous voulions. Il y avait toujours de quoi s’occuper en leur absence. Nous travaillions dans le jardin avec un accès libre à ce qu’il y était produit, et ça c’est cool ! Mais ce qui nous épatait le plus, c’est leur totale confiance en nous en leur absence, en nos horaires, notre travaille, avec un accès 100% libre à toute la maison, leurs objets, la nourriture. Un vrai esprit de communauté kiwi.

Une confiance intégrale en leurs woofeurs 1
Une confiance intégrale en leurs woofeurs

Ma première chasse : une mise à l’épreuve

Comme énoncé plus tôt, Alex est un chasseur depuis qu’il est tout jeune. Dès le premier soir, nous l’avons suivi dans sa poursuite à l’opossum*.

En tant que personne qui essayait de devenir végétarienne en France (pour des raisons écologiques et bien être animal) j’ai dû mettre quelques principes de côté en Nouvelle-Zélande. En arrivant chez Eva et Alex, j’étais consciente de cet aspect et tout à fait ok avec ça, puisqu’en Nouvelle-Zélande, ils ont un plus grand respect des animaux. Tout cet aspect a néanmoins soulevé une question philosophique : doit-on encore se nourrir de viande, si on est incapable de suivre le processus complet (tuer, dépecer etc.) ? J’ai pu réaliser chez eux, que dans une vie ou personne ne chasserait pour moi, je serai totalement incapable de tuer pour me nourrir de viande, et ce, même si j’en aime le goût. Il était important pour moi de comprendre tout le processus et d’y constater ma sensibilité.

Si le premier soir, après avoir fait le tour, nous sommes revenus bredouilles, nous avons pu essayer de tirer dans un arbre avec le silencieux (qui ne l’est pas tellement).

Ma première chasse : une mise à l'épreuve

Nous avons retenté notre chance un peu plus tard dans la semaine, et ce fut une réussite. Alex a pu abattre l’opossum proprement, sans qu’il ne souffre. Je vous passe toute la partie ou je réalise ce qu’il vient de se passer et les mouvements nerveux, le fait qu’il y avait un bébé etc. En ramenant l’opossum chez eux, il a fallut retirer la fourrure (elle vaut une fortune, en Nouvelle-Zélande). J’ai de nouveau mis mes aprioris de côté pour tenter de retirer quelques poignées par moi-même avant de laisser le soin à Alex de terminer. Si je vous raconte tout ça, c’est pour une bonne raison. Déjà, parce que ça fait partie de la culture Néo-Zélandaise (où que nous allions, nous avons vu les habitants se débarrasser de leurs nuisibles) mais aussi parce que fun fact ; j’ai habituellement une aversion pour la chasse.

Ma première chasse : une mise à l'épreuve 1

* NB : Rappelons qu’en Nouvelle-Zélande, les animaux comme les lapins, opossums, rats et autres rongeurs, ne sont pas les bienvenus. Déjà parce qu’ils détruisent les cultures humaines, ensuite car ils ne sont pas censés être en Nouvelle-Zélande. Importés par l’homme, ils nuisent à la biodiversité et sont des prédateurs redoutables pour les oiseaux, comme les kiwi qui n’ont aucun instinct de survie et qui risquent de ce fait, de disparaitre. Ce n’est donc pas une mauvaise chose pour eux de les chasser, c’est d’ailleurs fort recommandé.


Une journée spéciale d’anniversaire en woofing

Une journée spéciale d'anniversaire en woofing
Une journée spéciale d'anniversaire en woofing 2
Une journée spéciale d'anniversaire en woofing 1