Nous pensions avoir bien défini nos attentes avec notre manager la semaine précédente concernant le temps travail : nous souhaitions faire des journées complètes (au minimum de 6 heures) et si possible 6 jours sur 7. La veille de notre nouvelle semaine, les même soucis se répétaient. Nous avions appris à 16h que nous étions en congé le jour même, puis en fin de journée après les avoir relancés, que nous ne travaillions pas non plus le lundi à cause de la fermeture du café. Un peu saoulés et culpabilisant ayant l’impression que nous perdions notre temps, nous nous donnions jusque mercredi pour passer un nouvel entretien et savoir si nous restions un peu plus longtemps chez eux ou si nous rejoignions une nouvelle entreprise pour que ce soit rentable au niveau des heures. Hanmer Springs, sommes-nous donc restés ?
Nos 5 autres semaines de travail au Mumbles
Nous avons recommencé à travailler mardi (le jour 9 du coup), cette fois au café Mumbles. C’est ici que nous devions rester pour les 5 autres prochaines semaines. Je me suis retrouvée en caisse et en charge des prises de commande alors que Thibaut était plus côté plonge et cuisine (même s’il venait nous aider en salle). Nous avons supposé que c’était certainement parce qu’une femme, ça rassure les clients ! Si nous nous posions la question de rester ou non les deux jours précédents ; en faisant des journée de travail un peu plus conséquentes (soit de 9h à 15h30 pour le premier jour), ça nous semblait déjà plus rentable et il faut dire que nous culpabilisions moins l’après-midi de ne rien faire.
Premier jour au Mumble : il faut tout réapprendre
Même si la première journée de travail au Mumble n’était pas très mouvementée, il m’a fallut tout réapprendre et pour moi, c’était le stress. En charge des prises de commandes et de la cabinet kitchen (les gâteaux et sandwiches à réchauffer en vitrine), il a fallut que je sache : différencier tous les cafés pour les servir, retrouver tous les plats de vitrines ou ceux à préparer en cuisine sur l’ordinateur, et comme si c’était trop simple, certains n’existaient plus ou d’autres n’étaient pas notés sur l’écran. Les cafés avaient 10 000 choix possibles entre : poudre de cannelle, shot de vanille-noisette-caramel, 1 seul shot ou triple shots d’expresso contre 2 shots en moyenne dans chaque café, laits végétaux ou non mais pas le lait de coco car s’il est noté, on en a jamais eu. Je passe les noms répétitifs des bagels au saumon soit préparés par le chef soit à réchauffer et déjà présents en vitrine… Le BLT sandwich écrit au nom de Tosted sandwich sur la machine et BLT en vitrine, de quoi porter à confusion. Enfin, avec tout ceci à retenir et mémoriser, il falalit aussi que je pense à demander comment les clients voulaient leurs pancakes avec berries ou bacon, leurs cuisson d’œuf pour le bacon eggs benny, salmon eggs benny ou les breakfasts et bien sûr souvent me répéter pour savoir s’ils voulaient sur place ou en Takeway… Bref, même si comme ça ça paraît long, j’ai bien raccourcis tout ce que je devais retenir, ça vous donne une idée du truc. Surtout que le pire pour moi était de faire le change en monnaie et de ne pas réussir à le faire de tête et ne pas comprendre les pièces néo-zélandaises. En soit, il m’a fallut tout réapprendre pour ce café et reconnaître les plats pour les apporter aux tables.
Cette journée était aussi l’occasion pour moi d’apprendre en cuisine à faire des iced latte, mocha ou chocolat. Au final c’était easy peasy, (quand c’était calme). Il nous fallait mettre quelques glaçons, une cuillère de poudre de son choix (chocolat ou mocha), un shot vanille ou autre goût si demandé et 350 ml de lait végétal ou classique. Je gérais bien évidemment en plus de tout cela, le temps de micro-onde pour certaines pâtisseries et sandwiches de la vitrine avec pour des temps de cuisson différents pour chaque, quand ils passaient au micro-ondes. Et si ça peut paraitre évident et facile à la lecture, quand mamie déblatère en 30 secondes tout ce qu’elle veut, qu’il y a la queue qui s’agrandît et que vous tentez de vous y retrouver, c’est méga stressant et ça donne des commentaires un peu désobligeant du style : “Je vous ai demandé plusieurs fois lors la commande un slice au caramel…… Non mais ça ira…. Nous partirons sans….”
Rappelons que l’anglais n’est pas mal langue natale et quand on enchaine une commande à toute vitesse, alors que c’est le premier jour et qu’il faut s’y retrouver dans les commandes à plusieurs, que tu ne comprends pas toujours bien l’accent, il peut y avoir des loupés. En restauration en Nouvelle-Zélande comme partout, il y a des clients plus ou moins compréhensifs et il faut dire que certains d’entre eux étaient beaucoup trop mim’s pour contrebalancer avec grand-mère.
Une petite routine installée
Après plus d’une semaine, une petite routine commençait à s’installer doucement. Nous allions travailler puis go le freecamp en bord de rivière pour s’y baigner, se laver et profiter du coucher de soleil pour y dîner avant de rejoindre le freecamp tout moche. Nous avons fait ça sur plusieurs jours, du moins, quand il faisait beau. Ça nous permettait d’avoir un cadre agréable au bord de l’eau et de pouvoir profiter d’un bon repas là-bas. Le bonus de ce travail : tous les deux jours nous pouvions récupérer les scones et Muffins que nous mangions après le travail en tant que repas de midi. Au vu d’une relation qui s’est dégradée, les scones et restes n’auront durés que les 3 premières semaines. Nous contrebalancions ça avec les cafés, iced lattes et surplus d’iced drinks de type smootie ou de iced chocolate gratuits. Mention spéciale également aux rares malentendus de plats avec les clients que nous avons pu dévorer pleinement étant intactes. En finalité, nous aurons presque gouté la moitié de nos ventes et ça, c’était trop cool !
J’ai doucement appris à faire des cafés et des iced drinks
Pas seulement en caisse, dès la première semaine au Mumble, j’ai doucement appris à faire des cafés, mais aussi des iced drinks. Tout y est passé : cappuccinos, flat whites, les iced chocolate ou mocha, latte et americano, mais aussi les smoothies. Même si c’est simple en apparence (sauf pour les cafés), dans le rush, c’est parfois plus compliqué de ne pas tout mélanger. Si les boissons ne sont pas uniquement notre seule vente, j’ai dû également apprendre à faire dès la deuxième semaine au Mumble, les petits custard et caramel croissants (ce sont des croissants fourrés à la crème, pour avoir goûté les deux c’est vraiment pas bon). C’est très simple : sortir le croissant du réfrigérateur, prendre la crème pâtissière (ou le caramel), la mettre dans une poche à douille, couper les croissants en deux et fourer d’un trait avant de tout remettre en cuisine. Tadaaaaam ! Vous savez gérer un peu les boissons et la vitrine. Sachant que pour les gâteaux, il y avait uniquement la découpe à faire et tout insérer sur le plat jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de place. Quant au salé de vitrine (ce qu’on appelle dans ce café le cabinet kitchen), il fallait juste le mentionner au chef qu’il en restait peu pour qu’il en prépare ou aller les chercher dans le réfrigérateur s’il y en avait d’avance.
Nos visites pendant cette semaine
Qui dit horaires du matin et petites heures, dit aussi temps de libre. Pas de réelles visite cette semaine mis à part une track au Mont Isobel. Nous avons surtout dû gérer des problèmes de batterie qui empiraient de jour en jour.
Jour 8 : Day Off, on en a eu marre
Bon, pour la faire courte, lundi c’était day-off et nous avions compris la veille que nous devions normalement faire un 9h-15h. Nous n’avons pas attendu un nouvel appel pour rester bloqués. C’était décidé, nous ferions quelque chose de cette journée et ce serait randonner ! Après avoir pris tout notre temps au réveil, suite à la soirée passée à discuter si nous restions dans la restauration d’Hanmer Springs ou non, c’était le moment de souffler. Rien de tel qu’un petit porridge, qu’une bonne toilette avant de démarrer le van… ha bah non ! C’était une nouvelle panne de batterie. Cette fois-ci, nous pensions avoir compris le soucis ! Le câble jaune, celui qui permettait de réguler les deux batteries (d’activer la seconde batterie quand le contact était éteint afin de ne pas puiser sur la batterie principale) était arraché. Bien entourés, ce sont encore des kiwis, cette fois en vacances sur le même freecamp que nous, qui nous ont réparés tout ça avant de nous recharger les batteries du van. Nous pensions cette fois ne plus avoir de soucis à nous faire !
Le van étant comme neuf, nous entreprenions de faire une des randonnées du Mount Isobel aux alentours du déjeuner : c’était parti pour la Chatterton River Track. Après environ 45 minutes de montée, nous sommes arrivés au sommet. Pour cela, il a fallut au plus haut, non pas continuer tout droit pour boucler la loop, mais tourner à gauche. Après une dernière montée, c’était au menu : sandwiches avec vue sur collines et forêts. Après cette montée, nous avons fait l’erreur de continuer tout droit. Nous sommes tombés sur un chemin obstrué par les arbres et les plantes et j’ai trouvé ça un tout petit peu dangereux mais ça avait le goût de l’aventure. Au lieu de cela, il aurait plutôt fallut que nous fassions demi tour pour reprendre la route principale. Finalement, le sentier rejoignait le premier, donc pas de quoi paniquer. Nous étions seuls sur cette randonnée plutôt facile, de quoi profiter du calme et prendre le temps d’observer les bourdons sur le retour avec un panorama sur la ville d’Hanmer Springs.
Jour 11 : Première journée seule en 4 mois
Si Thibaut a eu la chance de pouvoir travailler en ce jeudi, ce n’était pas mon cas car j’ai été remplacée par une Allemande. Il a donc fallut que je m’occupe en attendant le retour de Thibaut. Après avoir pris un petit-déjeuner ensemble, je me retrouvais seule pour la première fois en plus de 4 mois en Nouvelle-Zélande. J’ai pu profiter d’une journée ensoleillée pour commencer une promenade en forêt avant de faire une lessive, appeler des proches, mater un épisode de série, faire à manger et descendre en ville pour faire coucou au collègues et apporter un plat pour le repas de Thibaut. C’était aussi l’occasion d’avancer sur le programme et il faut dire que ça m’a pris toute l’après-midi. Autant dire que la journée a été chargée et que je ne l’ai pas vue passer. Enfin, nous avons simplement décidé de rejoindre notre spot près de la rivière pour y passer la fin de journée, comme à l’habituel.
Jour 12 : Nouvelle panne de batterie
Le matin, nous sommes tombés en rade (encore). Seul objectif de la journée : nous diriger dans un garage mais la soirée n’a pas été de tout repos. Déjà, nous avons dû descendre à pieds au travail (heureusement que nous n’étions pas loin). Avec une matinée de 6 heures dans les pattes, nous nous sommes calés dans un coin pour déguster nos scones au fromage et notre muffin aux baies pour notre déjeuner à 16h. Vu qu’il pleuvait pas mal, nous nous sommes abrités à la bibliothèque pour nous protéger le temps qu’elle se calme un peu. Il a fallut ensuite rejoindre le van à pieds et tenter de le faire démarrer. Nouvel échec. Heureusement, un ranger est venu alors que le freecamp était complètement vide. Il nous a aidé à démarrer et à une heure de la fermeture, nous avons tenté de rejoindre le garagiste. Arrivés une demi-heure avant la fermeture, nous avons mis 30 minutes à faire des allers et retours pour trouver l’entrée sur une route perdue. Nous sommes apparemment arrivés trop tard, il venait de fermer avant même 17h. Maiiiiiiis comme les Néo-Zélandais sont trop sympas, il nous a dit d’attendre une heure le temps de déposer son fils pour regarder notre problème de batterie (sinon, nous aurions dû attendre mercredi, soit 5 jours). Il aura passé une heure à regarder le problème de batterie avant de nous annoncer qu’elle était potentiellement morte. Il nous aura changé le système et prêté une batterie neuve en attendant de charger la notre, pour voir si elle pouvait être sauvée. C’est sans payer et avec une batterie toute neuve qu’il nous a laissés partir, sans même prendre une carte d’identité. La confiance en Nouvelle-Zélande est incroyable. Nous lui donnions rendez-vous le lundi suivant pour en savoir un peu plus avant de nous glisser sous la couette au freecamp et de profiter d’une soirée cosy.
Jour 13 : sortie entre collègues
Après une journée hyper chargée de 9h à 12h, avec presque 7 heures de service (enfin !), nous sommes allés au freecamp en attendant de sortir avec toute l’équipe. Toujours dans l’ambiance d’automne avec un temps gris et une pluie incessante depuis la veille, c’était l’occasion de se poser et reposer un peu sous la couette. C’est vers 22h que nous avons finalement rejoint le petit groupe et il faut dire que niveau collègues, il n’y avait que Natasha avec qui nous travaillions au Mumbles, ainsi que notre manager et notre employeur. Tout le reste, c’était des filles de d’autres restaurants : canadienne, allemandes ; toutes avaient plus ou moins 18 ans et travaillaient chez la concurrence. Soirée sympa avec de jolies rencontres qui ne seront pas celles d’un soir, ça m’a tout de même donné un coup de vieux, surtout quand on nous a demandé conseil pour les études.