Après deux house sittings dans les quartier de Johnsonville et Khandallah, nous avons passé quelques jours chez Frank en woofing le temps d’attendre notre ferry pour rejoindre le sud. C’est en plein centre de Wellington qu’il nous a joyeusement accueillis dans sa maison, expliqué un tas de choses sur la Nouvelle-Zélande et comme bien souvent dans nos woofing, nous a gâté au niveau des repas. Bienvenue pour quelques jours chez Frank.
Notre rencontre avec Frank
Rendez-vous à 10h chez Frank pour faire connaissance
Après notre dernière nuit sur le freecamp, un petit déjeuner sous un bain de soleil d’été, nous avons rejoint Frank pour 10 heures tapante chez lui. Sa maison était située en plein Wellington, dans le quartier de Newtown. Nous n’avions pas encore atteint le seuil de la porte qu’il l’ouvrait pour nous accueillir. Frank, c’est un allemand qui est arrivé en Nouvelle-Zélande dans les années 80. Il a grandit en Nouvelle-Zélande et maitrise aussi bien l’anglais que l’allemand, est fan de handball et que ce qu’il aime dans la vie c’est organiser. Ce n’est pas pour rien qu’il est dans l’événementiel. C’est chaleureusement qu’il nous a ouvert sa porte, en nous proposant d’abord un petit-déjeuner (que nous avons refusé car nous venions de prendre le notre). Nous avons appris à faire plus amplement connaissance autour d’une boisson fraiche, parlé un peu du woofing en général, de ce qui nous attendait, de l’abondance des demandes de woofing à cause de sa situation géographique, et j’en passe ! En rentrant, nous avons terminé par un petit tour de jardin où il y fait pousser des légumes comme des tomates, des salades, des courgettes, que nous aurons d’ailleurs eu la chance de pouvoir gouter et des arbres fruitiers.
Une maison qui tombe en ruine
Ce qui est drôle avec Frank c’est que, sachant pertinemment qu’il voudrait détruire sa maison et la reconstruire entièrement dans quelques années, il était tout à fait okay de vivre dans un lieu qui tombait en ruine. En effet, l’une de ses pièces ne cessait de pourrir à cause de l’humidité et il meublait de manière minimaliste ses pièces avec des matériaux ayant peu de valeur à ses yeux. Tout devait être remplacé et il ne voyait en ça, aucune utilité de mettre de jolis meubles pour décorer les pièces. C’est une idée qui nous a plutôt amusés, sachant qu’il devait tout de même y vivre quelques années tout de même. Cela ne nous empêchait pas de nous y sentir bien.
Frank, une personne qui a beaucoup à partager
Si nous avons eu l’occasion d’en apprendre un peu sur les maoris depuis notre arrivée, Frank, lui, nous a beaucoup parlé du pays en général : des films Néo-Zélandais à voir (nous dressions une liste depuis notre arrivée que je pourrai bien sûr partager dans un prochain article), de l’histoire de Wellington et d’Auckland, des jolies promenades à faire dans la région etc.
L’organisation des villes
C’est autour d’un café à Newtown qu’il nous a expliqué une ou deux choses concernant les villes. Il est assez commun pour les habitants de Wellington de pouvoir se promener dans les rues et se réunir entre amis car ancienne ville, cette dernière ne peux désormais plus se développer à cause des collines. Ce qui n’est pas le cas d’Auckland, qui, ville très récente comparée à Wellington, a été pensée comme beaucoup d’autres villes de Nouvelle-Zélande uniquement pour les trajets en voiture avec de larges routes, des magasins sur chaque côté, un peu à la manière américaine. Ça expliquerait selon lui pourquoi à Auckland, les habitants sont dans une routine de conduite boulot dodo. Même si la ville essaie de développer des infrastructures autres que pour la voiture (on parle du métro et de pistes cyclables), les habitants sont habitués à prendre la route et Auckland est si large qu’ils ont au final peu de courage pour sortir se réunir en fin de journée.
La guerre mondiale et les kiwis
Ayant visité le musée Te Papa il y a peu, avons également pu parler de guerre et des Néo-Zélandais. C’est bien chez lui que nous en avons appris un peu plus sur cet aspet ce l’histoire. Il faut savoir que leur journée de commémoration est différente de la nôtre en ce qui concerne en tout cas la première guerre mondiale. J’avais déjà entendu parler de l’Anzac day et dû travailler au début de mes études pour cette journée du 25 avril (mais surtout pour les Australiens). Selon Frank, le site de commémoration de Wellington est complet à cette date de l’année car tous les Néo-Zélandais se rassemblent en leur mémoire. Les Néo-Zélandais et Australiens ont beaucoup combattu en Turquie et participé à la bataille de Gallipoli. Si j’ai bien compris ce que m’avait dit Frank, c’est que ceux qui sont partis en guerre étaient généralement volontaires. Je dirais même, qu’ils étaient selon ses connaissances, heureux de le faire car beaucoup étaient fermiers et que c’était leur unique occasion de partir voyager un peu. Si l’on remet dans le contexte, à l’époque il n’y avait pas d’avion et en tant que travailleurs de la terre, ils ne pouvaient pas tout abandonner pour des mois de voyage en bateau. Malheureusement la majorité n’est jamais revenue et les américains qui ont dû aller sur le territoire, menacé à l’époque par une invasion de l’Asie, ont un peu remplacé les kiwis partis en guerre.
Nous avons même appris qu’il n’était pas rare que des Néo-Zélandais se retrouvent en Turquie pour commémorer l’histoire et les soldats.
L’histoire des pierres incisées de certains bâtiments
Il est possible lors des visites en Nouvelle-Zélande de pouvoir quelquefois constater des petites flèches sur certaines constructions en briques, comme par exemple le mur qui prolonge le Mount Cook Police Barracks. Frank nous a expliqué que le département pénitentiaire avait fourni de la main-d’œuvre des prisons locales. Ce sont donc les prisonniers de la prison de Mt Cook qui ont fourni les briques pour la construction. Afin de les différencier, elles ont été incisées avec une large flèche distinctive.
Le travail chez Frank
Frank, c’est une personne qui aime accueillir les personnes chez lui : entre woofeurs, couchsurfers, vivre à plusieurs dans la maison, rien de lui fait peur. Et ça se sent, puisque s’il ne force pas trop au travail sur les horaires de jour pour accueillir pleinement bien ses invités. Vu qu’il habite en ville, il n’y a pas toujours grand chose à faire selon lui. Néanmoins, il fait toujours en sorte que le réfrigérateur soit plein. Avec lui, il ne faut pas hésiter à proposer son aide pour telle ou telle chose. Lors de notre séjour, nous n’avons pas eu de mal à trouver un arrangement pour les tâches quotidiennes. Il faisait déjà très chaud le premier jour où nous sommes arrivés et jamais il ne nous a forcé à travailler sous le soleil ou imposer du temps de travail précis. Tout était arrangement et discussion. Il faisait en sorte que les tâches nous plaisent et que ce ne soit pas une plaie. Il avait pour cela dressé une liste dans laquelle nous pouvions choisir de faire ce qu’il nous plaisait le plus.
Le travail à Wellington : du jardin au nettoyage de carreaux
Les tâches chez Frank pouvaient être variées. Par exemple, le premier jour, nous avons plutôt travaillé avec Ania (une autre woofeuse que nous aurons croisé) dans le jardin à déposer du composte sur un sol qu’elle avait précédemment désherbé. Nous avons aussi dû désherber le devant de la maison, repositionner des bâches etc. Mais ça pouvait tout aussi bien être le nettoyage des carreaux et de la toiture, l’installation de câble électrique sous terre, couvrir de peinture certains bâtiments. Samedi, nous avions décidé de suivre Frank sur Otaki pour l’aider dans son problème de bois à moitié brûlé et humide, mais voyant qu’à trois l’effort était trop grand pour le peu de bois à garder, nous avons changé de plan et la journée fut plutôt relaxante.
Équilibre entre vie en communauté et vie solo
Vivre avec Frank, c’était à la fois comme vivre avec un parent et un colocataire. Nous étions comme beau beaucoup de woofings, assez autonomes sur nos tâches et en ce qui concerne du temps libre, nous avons su diviser du temps pour nous et avec lui. Il n’était pas rare que nous partagions de longues discussions sur différents sujets, que ce soit des connaissances sur la Nouvelle-Zélande, comment les européens ont commencés à rouler à droite et non à gauche*, la guerre etc. Même si nous avions parfois du temps pour nous promener, il nous est aussi arrivé (assez souvent même) de faire des sorties avec lui. C’est comme ça que l’on s’est retrouvés à aller à Otaki avec, lui, faire un concert, le marché, des promenades, voire même des courses dans un super magasin un peu plus éthique que les grosses enseignes. Les repas avec lui étaient aussi l’occasion de l’aider et de partager un moment avec lui.
Tout avait plus ou moins été programmé et discuté le premier jour : il était okay avec le fait que nous travaillions au matin à cause de la chaleur. Au programme, c’était un vendredi où il fallait laisser l’accès libre à partir de 13h pour que la dame du ménage puisse faire son travail. Nous en avions profité pour aller nous baigner. Samedi, nous voulions passer la journée tous ensemble pour aller à Otaki nous aoccuper du bois, avant de rejoindre le concert chez l’un de ses amis et d’enchainer avec le Botanic Gardens Concert de Wellington. Le dimanche était libre et nous avait laissé la possibilité de faire le marché avec lui et de terminer notre visite du Musée. Mais je vous raconte tout ça très prochainement…
*Spoil, ça viendrait de la création d’un nouveau chariot qui obligeait le conducteur de chevaux à s’asseoir sur le cheval de gauche. En Europe, le fait de rouler à droite n’est fixé qu’avec Napoléon lors des guerres contre l’Angleterre)